Avant d’aborder le sujet de la future prison du HAVRE, je tiens à souligner que l’enfermement n’a jamais réglé les problèmes. De nombreuses civilisations passées ont procédés à d’autres « punitions » sans avoir recours à cette méthode. Les personnes qui oeuvrent dans l’entourage immédiat de prisonnier(ère)s mettent bien souvent en évidence que la prison est surtout une école de la délinquance et que les personnes libérées sont encore plus perdues qu’avant leur incarcération.

A ce postulat de départ montrant qu’il y a certainement d’autres méthodes à employer, en y ajoutant qu’il y a environ 10 % d’erreurs judiciaires, donc 10 % d’incarcérations erronées (petite pensée sur la peine de mort, heureusement abolie), j’ajoute donc que je ne suis pas du tout favorable à la politique de répression suivie depuis plusieurs années, et que la construction d’une prison est pour moi un aveu d’échec, quelque soit l’endroit où elle sera construite.

N’ayant donc pas voter pour les gens actuellement en place, je trouve étrange que celles et ceux qui ont porté au pouvoir ces adeptes de la « sécurisation » soient aussi nombreux à dire « NON à la prison » sur l’arrondissement du HAVRE ; sauf s’ils ont en fait une arrière pensée non avouable. Le célèbre syndrome du NIMBY (Not In My Backyard – pas chez moi) serait-il en réalité le plus fort ? Etre pour une nouvelle prison, mais chez les autres ne serait-elle pas l’idée qui les guide ? On peut se poser la question de la « langue de bois » qui ne se trouve sans doute pas que chez les politiques………..

Nous sommes un territoire d'accueil, et il y a maintenant autant de délinquants en ville qu'en campagne, alors pourquoi ne pas leur offrir un air presque pur

 Quelques pistes de réflexions :

 La CODAH, une politique foncière spéculative de courte vue :

On peut trouver intolérable qu'une ville de l'importance du Havre veuille se débarrasser d'une prison, pour faire de la spéculation immobilière, tout comme je trouve intolérable la volonté d'implanter une zone logistique en pleine campagne « Zone du Mesnil » (dont le flux routier coupera SAINNEVILLE vers l'A29) et cela pour toucher la taxe professionnelle. D'autant plus que nombre de personnes, dont des professionnel(le)s lié(e)s directement à l'activité du centre de détention, considèrent l'emplacement actuel au HAVRE comme idéal.

 Le territoire de la CODAH ne se suffisant plus à lui-même, il a fallut créer un « Pays » pour que les promoteurs des projets dont nous ne sommes pas maîtres puissent s'accaparer les terres agricoles de la communauté de communes de SAINT ROMAIN. Ne nous y trompons pas, la CCSRC représente le plus fort potentiel foncier du « Pays ».

 La prison ne doit pas être le grain de sable qui nous cache le désert (DTA)

 Un réseau routier en pleine explosion :

Quel est l'argument avancé par la CODAH pour implanter la prison sur la CCSRC ?

« Nous voulons une prison à moins de 20mn du palais de justice »

 En effet, nous avons le meilleur ratio « Distance / Temps de transports », de tout l'estuaire de la Seine, les urbains ne si trompent pas, et les lotissements fleurissent dans toutes nos communes « Rurbaines ».

Mais attention ! Le développement anarchique de toutes ces nouvelles implantations (zone d'habitations, zones industrielles et artisanales, etc...) implique la création de nouvelles routes, de nouveaux giratoires , de nouveaux parkings, etc….

Au final c'est la nature que l'on assassine !

Conclusion :

Notre position géographique et historique dans l'estuaire de la Seine fera que le développement économique passera par une urbanisation croissante de nos communes.

Ce qu'il manque c'est une vue d'ensemble, avec une réelle participation de tous les acteurs locaux, autour d'une véritable charte du « Pays » (Cf. mon avis sur le contrat de Pays entre la CODAH et la CCSRC) et des engagements pour la protection de l'environnement.

La nouvelle Directive Territoriale d'Aménagement,  prise à l'initiative de l'état, n'a pour principal objectif que le développement économique de l'estuaire de la Seine. Il est d'ailleurs étrange de constater que lors de la délibération de la CCSRC le 27/04/03 sur la DTA, deux positions contradictoires ont été prises sans poser de problème : avis positif pour la DTA avec quelques remarques, avis négatif sur l'implantation du centre de détention. Or, s'il y a bien de gros dangers à venir, ils sont à l'opposé des avis émis par la CCSRC.

Pour en revenir à ce centre de détention, tout en étant opposé par principe à la prolifération des prisons, si celle-ci est construite en Haute Qualité Environnementale, je ne m’y opposerais pas ; mais je doute beaucoup de la réelle volonté des décideurs pour faire de l’écologie, les faits sont têtus et je constate tous les jours, un monde entre les discours et les actes sur ce sujet.

Il ne faut surtout pas oublier non plus, qu’une prison apporte des emplois et une activité économique non négligeable, donc une activité rémunératrice bien plus propre avec une prison en H.Q.E. qu’une entreprise polluante comme celles qui nous bordent.

Des propositions :

1) La création immédiate d'une commission d'information et de réflexion sur l'urbanisation de notre « Pays », avec création d'un plan sous forme d’un « Schéma de Cohérence Territoriale (SCOT) » avec la participation d’ECO-CHOIX, J’ai entre mes mains, le rapport de l'AURH sur le projet de Pays entre la CODAH et la CCSRC et le contrat lui-même.

2) Une vigilance extrême sur la protection des zones naturelles touchées par ces implantations, notamment sur les effets de ruissellements et de lavage des sols. Création d'un « Plan local des transport », toujours en concertation avec les acteurs locaux.